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Pologne 5 / Zakopane, les escaliers de pierre,
Au début de mon retour en esprit, j'écrivais, je marche à la frontière slovaque. J'y repense encore. Des bois noirs, des formes arrondies de montagne à vache, de grands chalets accueillants, des marcheurs en nombre. Tout est paisible. Zurek (soupe avec du chou un peu aigre, de la cochonaille ...), bière, soleil. L'ai-je détesté, cette belle montagne ... mais pourquoi donc les polacs ont-ils empierrés les chemins de randonnée? ceux qui montent presque en droite ligne du fond des vallées des Tatras vers les sommets? ils se prenaient pour les romains ou quoi? mais les anciens savaient qu'il faut des pierres régulières!!! tandis que là, faut des chaussures hautes, oui, oui, oui, sauf que les miennes avaient été volées, avec ma voiture, oui, ma mienne. J'avais donc racheté des bonnes chaussures, à Krakow, mais un peu basses de tige. Et mes bâtons de randonnée, avec amortisseurs, pfuit! donc mes chevilles, j'ai maudit ces gros cailloux irréguliers pseudo-marches menant vers les nuages. La Slovaquie est en bas, la frontière suit la ligne de crète. Un pas d'un coté, un pas d'un autre. Illusion fascinante de changer de pays toutes les trois secondes. Une croix domine. Je descends. Les marches de pierres sont là, serpentent. Les heures passent. Il bruine. La forêt m'enveloppe, mon esprit guette les ombres de ceux qui ont tenté, de siècles en siècles, de passer de l'autre coté, dans la neige, le froid, la nuit, au printemps, en été quelques fois, guidés pas des paysans qui les rançonnaient à l'occasion ... les vendaient aux gardes parfois, les guidaient aussi pour ... arriver où? J'accélère le pas, la forêt tente de me happer, je m'enfuis.
Ecrit par candide, le Samedi 11 Septembre 2004, 01:10 dans la rubrique "Premiers Pas".
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Le récit
Ecrit par Anonyme le Dimanche 12 Septembre 2004, 23:02
Candide poursuit son récit amer. La première fois qu'on franchit une frontière vers un monde qui pèse sur vous d'un poids d'ombre et de silence, on est mal, physiquement et mentalement. Parce que probablement on ne peut pas reconstruire une représentation positive de ce pays tant qu'on n'a pas éteint les braises brûlantes de la mémoire. Et tout vous atteint... Reste à savoir comment peupler de murmures le silence, peindre de couleurs l'ombre...
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