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Pologne 4 / le ghetto "allemand" de Cracovie, Krakow, "Krakouf" pour les polakphones, où l'antisémitisme passé et présent des polonais me saute aux yeux, et où le "Guide de Routard" donne aussi dans l'antisémitisme soft
Nos pas maintenant nous mènent vers la Tempel Synagogue, là, le modernisme, je veux dire la moitié du 19ème siècle, témoigne de la vie de la communauté juive, sa vitalité, son importance, son dynamisme. Elle est grande. Au milieu, un film montre des images de mort sur un écran. A nouveau la tristesse m'envahit, je sors précipitament et je pleure. Quelques centaines de mètres, nous traversons la Vistule sur un pont encombré. La place est vide, c'était là où s'opérait le triage des juifs. Là, Natalia nous explique que les allemands ont été ... et commence à nous parler du "héros" mis en avant par les polaks, le bon pharmacien Pankiewicz, qui a risqué sa vie en aidant les juifs, sa pharmacie est devenue un musée. Médusé, j'écoute, une femme du groupe prend à partie Natalia, lui parle des polonais antisémites, Natalia fait celle qui ne comprend pas. Nous embrayons sur rien du tout, un vieux bâtiment social, un autre lieu sans intérêt ... et nous arrivons devant la fabrique de Schindler, d'accés interdit, c'est un établissement triste, sale, une petite plaque est là, pour témoigner. Deux fragment de murs me plongent dans le passé, un est adossé à une petite falaise, un autre est dans une rue, mais comment pouvaient ils contenir 70.000 personnes? ils sont petits, ces morceaux, mais suffisants pour faire mourir de faim et de maladie derrière. Quelques soldats de l'autre côté, et aussi, sans doute, des polacs indifférents, dénonçant ceux qui auraient tentés de le franchir, ou de ne pas revenir, car les allemands les faisaient travailler, les juifs, oui, oui, oui., dans le camp de Plaszow, et là, Natalia est explicite, mais sans jamais dire où il se situait, ce camp de travail. Je regarde la carte: juste à coté, dans le quartier de Podgorze. Les polacs ne savaient rien, hypocrites, lâches, antisémites, ils l'étaient, ils le sont. Je le savais, je ne voulais pas le voir, je suis venu, mon corps m'a prévenu, j'en étais malade de franchir la frontière. C'est impossible que ce petit mur ait contenu toute cette souffrance, si un peuple hostile n'avait pas été derrière, libre, lui, pour monter la garde autour, avec sa police. De retour en France, quelques jours après, le hasard fait que je sois devant Arte, un juif polonais parle, très agé, je l'écoute pendant un zapping: il s'est évadé d'un ghetto avec un autre, il est à quelques centaines de mêtres, un policier les interpelle, "papiers". Il dit devant la caméra .. "je savais que s'il nous amenait au poste, nous étions perdus... je lui ai proposé de l'argent, il nous a laissé partir". ..... et le "GUIDE DU ROUTARD" consacre un passage de son guide sur la Pologne ose intituler "sa" page sur la question: "les relations difficiles entre Polonais et juifs", page 65 édition 2003/2004: - pourquoi P majuscule et j minuscule? - pour parler de relations difficiles entre des personnes, encore faut-il qu'il y ait une ... difficulté réciproque, non? adopter cette formulation, c'est faire endosser une part de responsabilité aux deux parties, au tortionnaire et à la victime? sans doute cette dernière a eu tort ... d'être celui que l'on torture ... lisez "l'oiseau bariolé", de Jerzy Kosinsky. Tiens... j'entends la radio ... un attentat à Djakarta a fait neuf morts ... dont trois "kamikazes", il faudra qu'un jour nous parlions de ces formules, kamikaze, victime, auteur d'attentat ... compté dans les victimes, comme si un suicidé était "sa" propre victime ... les mots, Goebbels disait "un mensonge mille fois répété devient une vérité, même pour celui qui en est l'auteur".... Je me rappelle alors le magnifique musée que nous avons visité, la veille, avec Martha. Au rez de chaussée, de la vaisselle royale, des encensoirs, des ciboires, des croix, des mitres, des capes, des reliquaires, des épées, incrustés de pierres, en or, en argent, une splendeur, mise en valeur par des éclairages adéquats et des salles immenses. Au premier, des meubles, de tous les styles européens. Dans un couloir, tout petit, une pancarte indiquait une partie historique juive. Quelques rouleaux, trois chandeliers, deux taliths, nulle richesse, nulle magnificence, même pas le dixième du vingtième de l'exposition polaque, le tout bien mis à l'écart. La moitié du couloir était en outre obscur... une employée passe ... nous lui demandons d'éclairer, ce qu'elle fait... pourquoi ajouter un commentaire? Au restaurant, plusieurs exigent des pierogis, alors, nous nous levons, laissons le pseudo-restaurant italien, et finissons par trouver leur bonheur... la bière est bonne, la serveuse sourit, avenante, Natalia a toujours ses tics et sa mère, française, est toujours aussi désagréable ... Kazimierz ....
Ecrit par candide, le Jeudi 9 Septembre 2004, 10:07 dans la rubrique "Premiers Pas".
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