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Otages en Irak, Malbrunot, Chesnot, chauffeur syrien, Guide du Routard et Guzman el Bueno

Je vais m'exprimer avec précaution, mais n'ai-je pas entendu un invité d'Alain Finkelkraut hier samedi 2 octobre 2004 sur France Culture émettre l'opinion que l'expression: "...tant qu'ils sont otages, nous le sommes aussi".... mériterait une reformulation....

Bien sûr je les plains de tout mon coeur ... MAIS:

Je ne suis pas "otage tant qu'ils le sont aussi", je ne décide pas de l'être, je ne veux pas l'être.
Pourquoi?....

En premier lieu, je sais, ayant entendu Roger Hauque chez Ardisson, lui qui est resté plus d'un an otage des "fous de dieu" au Liban, qu'il est actuellement journaliste en Irak, car "il aime cela, et qu'il est très bien payé"...
----> je ne peux être otage de leur propre décision, d'autant qu'ils pensaient peut-être avoir une protection particulière, français et pro-arabes connus et patentés. Je ne leur ai rien demandé.

En deuxième lieu, pour affiner ma position, je ne peux qu'argumenter par analogie et rechercher des exemples, l'histoire nous servant d'enseignement.

Je vous en propose un: la position du Guide du Routard (une fois de plus), pleutre, lâche et veule, hypocrite et manipulateur quand il écrit:

Guide du Routard, Andalousie, éd 2002/2003, page 221:

"TARIFA, un peu d'histoire : ..... en 1292, les Chrétiens (menés par Sancho IV) reprennent la ville, mais les musulmans reviennent rapidement à l'assaut. A cette époque, un évenementt dramatique va marquer à tout jamais l'histoire de Tarifa. Le chrétien Guzman el Bueno va offrir la vie de son fils âgé de 9 ans pour repousser les Maures. En effet, son fils est prisonnier des musulmans et un odieux chantage s'est établi entre les deux camps adverses. Les musulmans ont menacé d'exécuter l'enfant si les chrétiens ne quittaient pas les lieux. La réponse de Guzman ne s'est pas fait attendre. Il lance lui-même sa dague du haut du château et son fils est égorgé sous ses yeux. Cet acte de foi (fort discutable) a fait de Guzman el Bueno la figure emblématique de Tarifa." (sic)

Le Guide mérite la palme de la mauvaise foi, explication de texte à l'appui:

- Guzman "n'offre pas la vie de son fils", il refuse de livrer la ville, ses ennemis tuent alors son fils,
- "son fils est prisonnier" semble indiquer que les lois de la guerre s'appliquent, en réalité, il a été capturé, sans loi applicable
- "un odieux chantage s'est établi entre les deux camps adverses": faux, archifaux, mensonge car ce sont "les musulmans" (sic) qui exercent le chantage, et non les chrétiens, le Routard semble assimiler les uns aux aux autres, les tortionnaires aux torturés (cf le Guide la Pologne, "les relations difficiles entre Polonais et juifs", .... établissant une réciprocité relationnelle, comme si les  juifs avaient fait quoique ce soit de négatif aux Polonais)
- "cet acte de foi": en quoi cela met-il en cause la foi? Guzman a agi comme un seigneur de ville prenant une responsabilité de chef de guerre
-"(fort discutable)": l'opinion du Routard n'a rien à faire dans un rappel historique, et se prend pour un donneur de leçon et un censeur moral

----> je ne veux pas souligner la position des donneurs de leçons, qui veulent une compréhension entre les religions du livre, et qui parlent de musulmans, au lieu de berbères, de chrétiens au lieu d'espagnols ...

MAIS LE ROUTARD MENT AUSSI PAR OMISSION: où est-il écrit que la ville a été sauve grace à la décision de Guzman el bueno? on croirait que c'est un butor obstiné, sacrifiant son fils ... sans aucune raison.... or la ville a été sauve, ses habitants aussi.

La statue de Guzman el Bueno est érigé sur la place principale de Tarifa.

Quant au ROUTARD DONNEUR DE LECON, cf la rubrique "droits de l'homme" de ses guides, j'attends encore de lire une phrase qui émet une condamnation des musulmans qui ont ont égorgé le fils de Guzman, enfant de 9 ans.

Etrangeté des situations, elles traversent l'histoire....

Je ne veux même pas parler de la position officielle française, qui axe son action sur le fait que la France est "l'amie des Arabes", ce qui semblerait indiquer la licéité de la prise d'otages quand il s'agit de "nations ennemies des arabes", elle me fait honte.