Ecrire un article
à propos de Sofia, Elodie .. la France, le Maroc, un avis de Marocains de Montréal
voilà un copier-coller de yabiladia.com "la voix des Marocains de Montréal (Canada) le 21/12/2003
Que s’est-il passé au juste, vendredi soir, sur le plateau des demi-finales “ femmes ” de la Star Académie ? Sofia évaluée ou Sofia jugée ? Sofia battue ou Sofia éliminée ? Tout cela et plus encore : Sofia tout simplement remise à sa place ! Par les fans d’Elodie seulement ou par une “ certaine France ” ? Difficile de ne pas le penser. Et si la Diva Sofia avait réveillé la vieille névrose française ?
Nous ne devrions pas avoir à nous poser de si dérangeantes questions si les chiffres ne nous y avaient pas poussés ! Après un “ prime ” durant lequel nous avions eu le sentiment que les choses étaient maintenant claires, que le talent de Sofia parlait de lui-même et que cela devait, en principe suffire, les chiffres nous auront démontré que non, d’être la meilleure ne suffit point.
67% pour Elodie, sortie victorieuse d’une prestation dont il est charitable de dire qu’elle fut moyenne, ce soir-là, du moins ; 33% pour une Sofia, qui d’évidence, aurait dû l’emporter. Et ce ne sont ni sa belle explosion de talent, ni son chorégraphe, ni même, l’amoureux Lama et le fébrile Sardou qui nous contrediront ! Ainsi, sans la démesure de ces résultats, nous n’aurions pas à nous demander si Sofia a été “ battue ”, au sens premier du terme, c’est-à-dire ayant subi un type de violence symbolique dont les lois, celles de la “ sélection cathodique ” seraient propres à éliminer, proprement. N’ayons pas peur de le dire, les chiffres qui apparurent à l’écran vendredi soir portaient bien la marque d’un phénoménal règlement de comptes !
Poussons le vice plus loin et c’est là le comble du paradoxe : s’ils avaient été truqués, les psychosociologues du mensonge arithmétique télévisuel auraient eux, veillés habilement, à ménager la talentueuse Sofia, prétextant, pourcentage étudié à l’appui, qu’au jour du grand soir, “ quelque chose ” se serait passé qui aurait - sans doute, joué en faveur d’Elodie.
Quelle pourrait être alors la nature de ce “ quelque chose ” qui aura joué en faveur d’Elodie ? Ses hoquets compulsifs ? Son œil bleu ? Son soudain béguin pour la guitare d’Edouard ? (Qui, au passage a montré la manière, peu élégante dont elle aura évacué un ex !) Est-ce son amitié, tout aussi soudaine, pour Michal, petit frère d’Europe de l’Est avec sa voix à la fois profonde et frêle, avec son corps d’enfant frileux, et sa belle, son inestimable éducation, apprise dans son village natal, là où la vie est froide et les gens merveilleux.
Michal qui, s’il perdait, n’en serait que plus heureux, que plus reconnaissant encore, pour cette belle aventure que, quelque part, il ne méritait pas, et dont la France, rompue au sport compassionnel, l’aura si généreusement rendu digne. Michal et ses mille et une gratitudes ! Michal, en somme, qui sait, (sans le vouloir vraiment ?) servir au bon public Français, sa portion nécessaire de narcissisme égalitaire, flattant ainsi cette France qui chérit tant ces “jeunes pour lesquels tout n’est pas d’avance gagné.”
Car voilà bien, peut-être le premier nœud de la névrose hexagonale, dont il faut peut-être tirer l’un des fils - nombreux du reste, et qui aura fait que Sofia a reçu cette si sévère correction : elle avait, en quelque sorte, cette tête de “ née-gagnante ”. Elle avait, la Diva, trop bien écrit sur le front, brillant dans les yeux, dessiné dans son allure, qu’elle n’avait pas de doute sur la connaissance presque impassible, de sa puissance. Et donc, elle montrait, sans complexe aucun, tous ces signes qui pouvaient, aux yeux d’un public qui aime la besogne (autant que la paresse), la rendre insupportable.
Sans doute que dans une France qui n’aime pas ceux qui savent, d’avance, qu’ils sont du clan des vainqueurs, (à quoi donc alors, servirait l’inéluctable messianisme républicain ?) il n’était pas pensable que Sofia continue de gravir, entre ses impudentes siestes, l’échelle d’un succès normal : il faut savoir qu’au pays de Germinal, le sommeil de princesse ne paye pas très longtemps ! Mais le drame, c’est bien que tout, chez notre Sofia, “ pue ” le talent naturel.
Un implacable don pour ce que l’on fait au château : le chant, la danse, le jeu de scène, toutes les figures du métier de star du show-business, pour lesquelles Sofia, désinvolte, montre, au soleil de sa supériorité, d’intolérables dispositions ! Sofia, qui d’emblée, et “ sans le vouloir tout en le voulant ” a mis les académiciens en coupe réglée, Elodie en tête, ne se laissant troubler qu’après un furtif passage à vide, dont on pourrait bien se demander s’il ne fut pas, finalement, une courte crise de “ culpabilité du plus fort ” : la façon dont la production a su tirer parti des doutes de Sofia est significatif de cette passion esthétique tellement française pour “l’impératif effondrement du héros”.
Mais Sofia, ce n’est pas qu’une odieuse championne, c’est aussi cette franco-marocaine à l’inquiétante mixité. Française, par sa mère. Oui, mais fille d’une Française, vivant au Maroc du confort, bien mariée, à un homme dont le métier donnerait des ailes à la première langue bien pendue du terroir syndical. La maman de Sofia, ce n’est, d’évidence, pas celle d’Elodie ; pour l’Etat Civil, elles sont Françaises tous les deux, mais pour l’état mental du public, rien n’est moins sûr ! Comment doit-on regarder la mère d’Elodie, filmée auprès d’un mari, hiératique, blouson et visage fermés ? La mère d’Elodie, ce pourrait bien être cette femme qui dort dans le lit de tous les Français, et qui, “ les yeux cernés par les années, n’a plus vingt ans depuis longtemps ”.
La mère d’Elodie c’est cette femme tout droit sortie d’une chanson de Reggiani, cette femme qui lutte, à coup de courageuses pâtes au beurre et de feuilles de Sécu, pour que jamais ne meurent les rêves qu’elle a fait pour son Elodie. Ce rêve, c’est peut-être aussi celui d’une France qui n’en plus de chercher sa Margot : d’avoir déguisé Elodie en Bardot est là aussi, symptomatique ! Bref, les parents d’Elodie, se sont, tout bonnement, ces gens vrais, rêvant les rêves respectables des Français qui connaissent le prix des choses. Pas étonnant, - et c’est là que l’on doit comprendre qu’ici tout relève du paradoxe, qu’ils aient mis au monde une “ authentique manipulatrice ” !
Nous sommes donc à des lustres de la mère de Sofia (le terme peut aussi être pris en son sens le plus décoratif !). La maman de Sofia, c’est cette jolie femme douce, parce que reposée qui, depuis son living Casablancais exposé sud, n’a rien de la maman d’Elodie, femme fatiguée d’espérer, à s’en éteindre le regard, pour que celui de sa fille s’allume un peu !
Non, la maman de Sofia, c’est cette femme qui aura accouché d’une star, et doit donc avoir aussi été gâtée par la nature et par la vie. Impossible donc de ne pas penser que, pour un public qui, se faisant, peut-être, une “ certaine idée de la France ” il soit impossible qu’il ne se fasse pas aussi une “ certaine idée de ce que doit être une Française du Maroc ! ” Ainsi, la maman de Sofia, avec ses bonnes et son chauffeur, va-t-on savoir ? se doit être, pour des milliers de femmes qui, sortant du travail pour courir vers la crèche ou le Lavomatic, une insulte de tous les instants ! Deuxième fil, peut-être, à tirer du nœud de la névrose française : le trio jambon-purée-métro l’a emporté sur la triade brochette-villa-chauffeur.
Franco-Marocaine Sofia, donc aussi Marocaine. Mais encore et toujours d’un Maroc qui prend l’avion pour se poser brillamment à Dauphine. Sofia, ce n’est pas cette Maghrébine sortie de sa banlieue, de sa cité pour que, toujours par compassion, l’on puisse en faire quelque chose qui servirait les desseins narcissiques de l’intégration à la Française.
Sofia, et c’est là son pêché, c’est cette Marocaine qui se passe bien de la France pour être, de fait, une gagnante ! Il n’y a pas dans les annales de sa vie, quelques archives prêtes à témoigner qu’on l’aurait sortie de son oued ou de sa Goutte d’Or pour témoigner qu’il suffit de séparer le bon Beur de l’ivresse communautaire pour n’en finir que mieux sur le plateau des “ fabuleux destins ”.
Sofia, ce n’est pas la fille d’un vieux Kader dont les résiduels accidents phonétiques ou la rigueur d’épicier matinal serviraient de piédestal à “l’Egalité pour tous ”.
Troisième fil, encore de la névrose Française : Sofia, fille d’une France passée douillettement à droite et d’une Arabité n’ayant peut-être que faire des libéralités de gauche ! Et puis, pour finir, et tirer à la hâte quelques fils dont d’autres, s’ils le veulent, pourront faire leur pelote : on se demandera si Sofia ne pourrait pas aussi avoir subie, par SMS interposés, l’anathème de ses “ frères et sœurs ” trahies de la voir se gaver de jambon et de mousseux durant un mois de Ramadan qui, pour le coup, ne l’aura pas non plus empêché de dormir !
Puisque l’on parle de SMS, ces propos cette fois racistes, arabophobes peut-être ! invitant notre Sofia à “ retourner dans son pays ”, ou se réjouissant, parce que finalement, la méchanceté ne ment pas, de ce que la “ pharaonne est tombée ! ” On se demande aussi quand, donc, ce public comprendra que la forme la plus puissante que prend sa folie consiste à rester aveugle devant les jeux de pouvoirs et de séduction d’une fausse blonde, qui, si elle ne parvient pas à être débusquée , pourrait bien, elle représenter une certaine idée que l’on aura envie nous, de ne pas se faire de la France : nous croirons, ou feront semblant du moins, que la France est encore la patrie de Jaurès.
Nous ne pouvons cependant pas nous taire au point de ne pas dire que la “ force intranquille d’Elodie ”, consiste en ce que, avec la complicité inconsciente de son public (la névrose, c’est cela) elle aura effacé, l’espace d’un soir, toute distance possible avec sa foule : car, finalement, il pourrait bien s’agir davantage d’une foule que d’un public.
Ce qui nous fait dire, que vendredi dernier, précisément, Elodie a coïncidé totalement avec une “ certaine France ” qui aura usé de toute sa force, cette fois brutale pour effacer le “ Signe-Sofia ”. Voici peut-être, la manière de lire entre ces chiffres, pas si indéchiffrables, en fin de compte.
Et puisque l’on parle de foule et de chiffres, cette soirée ne peut pas ne pas nous interroger sur la manière dont ceux qui votent doivent être pris au sérieux. Après tout, ces gens qui choisissent celui ou celle qui leur semble devoir être porté au pinacle de la société du spectacle nous posent une question que déjà en son temps, un philosophe antique, patron, lui aussi, d’une Académie, eu la formidable indélicatesse de poser : si l’on confie la démocratie, fut-elle des paillettes à la névrose majoritaire, comment la sortir un jour, de son caverneux château ? Vous nous direz alors, qu’il n’était pas dans cette affaire, difficile de passer de Sofia à Platon. Mais le temps d’un “prime”, exclusivement !
Driss Chraïbi
Source: La Nouvelle Tribune J'AI PUBLIE CET ARTICLE ... ......afin que d'aucuns puissent penser avec des éléments de fait.
Ecrit par candide, le Dimanche 21 Décembre 2003, 23:34 dans la rubrique "Premiers Pas".
Repondre a cet article
|
Ecrit par Abyssia le Lundi 22 Décembre 2003, 00:17
C'est vrai... Sofia avait un talent fou. On dirait qu'elle est née pour être sur scène. Un tel charisme, une voix... Mais elle est froide, sûre d'elle, et à moitié marocaine. Petit accro au tableau... Néanmoins, je ne juge pas Elodie... ni Michal. Ils ont une belle voix aussi, tous les deux mais Je ne cache pas une préférence pour Sofia De toutes façons, elle sortira un album, c'est certain. Avec sa voix, et sa volonté, il est sûr qu'elle y arrivera... mieux que les deux autres, peut être Abyssia
Repondre a ce commentaire
|
|
|
|
Re:
Ecrit par Kitty le Lundi 22 Décembre 2003, 00:25
sofia aurait dû gagner c'est clair. Tf1 a à mon avis bien manipulé son image pour la faire passer pour qqn de hautain et faire passer Elodie pour une petite fille fragile. Bref je crois en Sofia et pense qu'elle fera quelque chose de bien dans un avenir pas si lointain.
Repondre a ce commentaire
|
|
|
|
Re: Re:
Ecrit par Abyssia le Mardi 23 Décembre 2003, 10:18
Je suis tout à fait d'accord avec toi...
De toutes façons, à la limite, il est peut être mieux pour elle de ne pas avoir gagné. Ainsi, elle aura une plus grande liberté et pourra affirmer ses propres choix musicaux alors qu'Elodie sera stéréotypée par la dhaine...
Un peu comme Emma l'an dernier... Et aujourd'hui, elle vend plus de disques que Nolwenn...
bISOUS kITTY .O°
Repondre a ce commentaire
|
|
|
|
Re: Re:
Ecrit par laurine le Vendredi 11 Juin 2004, 11:37
salut tout le monde je trouve que sofia est mets est tres nul je trouve qu'elle tros cone parcequelle avait dit que elle allait danser sur sa chanson et elle a même pas bouger un pied sur (sa)chanson et en plus une reprise de sting alors moi je prefere elodie même si elle danse pas elle au moins elle fait pas des reprises sofia est tros frimeuse !!!!!!
Repondre a ce commentaire
|
|
|
|